Comme à l'accoutumée, Imer se réveilla ce matin là à sept heures environ, et, après les fastes du petit déjeuner, etc..., il rendit une brève visite à ses oiseaux, puis se déplaça vers la boutique (pour plus de commodité, les canaris sont entreposés dans une réserve). Dehors, une agitation forte régnait déjà, tous émettait déjà des hypothèses sur le tournoi de l'année. Il s'attendait à une journée calme et sans client.
Mais, dès qu'il entrouvrit la porte principale de son magasin, une personne se précipita à l'intérieur; l'aspect aventurier, l'homme en question était grand, et était habillé en guerrier : long manteau, épaulières d'acier, grandes bottes de cuir, épée courte en bandoulière, ceinturon muni d'une dague... Bref, ça n'était pas un client ordinaire. Le chaêbeck proposa :
Imer : Bonjour, monsieur. Vous cherchez un canari sans doute ? Ou un conseil ? C'est pour un cadeau ?
Le client,vaguement submergé : Non non, attendez que je vous explique. Vous savez, beaucoup de personnes ont vu la manière dont on vous a refusé l'accès au tournoi. A vrai dire, j'en fait partie moi même et je m'était inscrit en pensant qu'il s'agissait d'un tournoi de poker et non d'un jeu chaêbeck. Je me suis dit que comme vous etiez originaire de cette contrée (vu vos rapports long/large), et que vous ne participiez pas au tournoi, vous pourriez peut être m'apprendre à jouer rapidement avant que je m'y rende ?
Imer se sentait un peu vexé d'avoir été recalé, et il ressentit un peu d'amertume en entendant l'homme parler. Il réprima ce sentiment, conscient qu'il pouvait aider quelqu'un tout en s'amusant, et que l'autre ne méritait pas qu'il refusât. Il répondit donc :
Imer : Haha, vous voulez donc apprendre le Kraal ? Pas de problème, mon ami, cela me fera oublier la mauvaise journée d'hier. Venez, et inutile de miser trop haut -je ne tiens pas à vous ruiner. Installez vous à votre aise.
Il commenca ainsi à expliquer les règles du jeu chaêbeck, avec entousiasme, au participant qui essayait tant bien que mal de suivre le fil du jeu. Avec une partie lamentablement ratée, ce dernier dit :
Le client : Hmm... c'est le diable si j'y comprend quelque chose. Je pense que je vais me ridiculiser au tournoi en jouant aussi mal. Vous, au moins, vous vous débrouillez bien...Il se redressa Je sais ! J'ai une idée qui pourrait nous plaire à tous deux. Voyez vous, on accède au château où se situe le tournoi grâce à cette autorisation que je vous montre. Je m'aperçois que je perdrais mon temps à ce tournoi, et je sais comme beaucoup que vous aimeriez y participer. Si vous voulez, je suis prêt à vous donner mon autorisation.
Imer sauta sur l'occasion, ne laissant pas un temps de réflexion supplémentaire à son étrange client (manoeuvre commerciale avérée), et prit l'autorisation après moult remerciements plus ou moins sincères (les uns dus à l'excitation, d'autres à son sens des affaires). Puis il laissa partir son visiteur pour rassembler les affaires nécessaires pour jouer au Kraal (deux jeux de cartes dans des étuis en bois, et deux petites bourses bien garnies, car Imer savait que les mises étaient beaucoup plus élevées ici que sur son île de Chaêbeck; il prit aussi de l'eau et un bâton de marche qui lui était nécessaire lors de tous ses déplacements).
Pendant ce temps, l'autre personnage pensait qu'heureusement il y aurait encore et toujours des imbéciles sur Terre, et que franchement il était chanceux de pouvoir éviter le tournoi cette année, vu ce que certains des participants avaient fait au bar de la Fleur Rouge la nuit précédente.
Voilà comment Imer Lacblanc allait se retrouver dans un château rempli d'aventuriers sanguinaires, armé de deux jeux de cartes, de l'eau, un bâton de marche et trois bourses remplies d'argent (celle qu'il a habituellement en plus des deux autres).
=> Suite dans les quartiers d'habitations
Sujet: Client peu ordinaire